Maigrir vite, maigrir à tout prix : le drame des troubles du comportement alimentaire. Perdre du poids jusqu'à en mourir ? Ultra- maigreur ou anorexie ?
Comment perdre du poids jusqu’à en mourir ? C’est la question que se
posent de nombreuses personnes atteintes d’anorexie mentale, chaque
jour. Essayons d’en savoir plus sur cette pathologie alimentaire qui
fait couler beaucoup d’encre.Hilde Bruch, psychiatre spécialiste reconnue dans le monde entier pour l’anorexie mentale, nous dit dans Les yeux et le ventre : « Les anorexiques ne cherchent pas à mourir, mais à contrôler leur vie et à trouver leur identité » En fait, cette solution pour tenter de vivre peut entraîner la malade à la mort, inexorablement…
La genèse d’une pathologie
Selon Hilde Bruch,la question de l’anorexie mentale ne se réduit pas à l’alimentation. Et pourtant, ce terme est employé à tort et à travers dans notre société contemporaine : telle top-modèle est anorexique, on craint pour le comportement alimentaire de sa fille, de celle de sa voisine… Comment reconnaitre les symptômes d’une vraie anorexie mentale, sachant que l’anorexie mentale touche, selon les estimations, 0,5% des jeunes filles dans la forme anorexique pure, et environ 1 à 2% des femmes dans ses différentes formes, y compris l’anorexie-boulimie ?Les « 3 A », trois symptômes qui tirent le signal d’alarme :
- Amaigrissement :
- Aménorrhée :
- Anorexie :
Une lutte pour la vie
On voit s’installer une lutte de pouvoir : l’anorexique affirme une volonté inflexible, elle proteste de sa bonne santé, elle n’est pas malade. Reprendre du poids est vécu comme une contrainte menaçant leur existence même : elles ont peur d’être dépossédées d’elles mêmes, et on voit bien ici qu’il s’agit d’une lutte pour la vie…On peut souligner qu’à l’inverse des anorexiques qui considèrent leur comportement alimentaire comme normal et en sont même fières, les boulimiques ont conscience de l’anormalité de leur comportement et en ont honte.
Quelles solutions ?
Maladie de l’autonomie, maladie de l’identité, l’anorexie mentale marque bien un arrêt du développement de la jeune fille au cours de cette phase essentielle d’autonomisation que l’adolescence est sensée être. Il ne s’agit donc pas uniquement de régler la question de la perte de poids dramatique qui engage parfois le pronostic vital, et qui est prise en charge dans ce cas par une hospitalisation à l’écart de la famille. Les spécialistes s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’aider la personne également sur le plan psychothérapeutique, en travaillant sur l’identité, l’autonomie, la culpabilité, l’individuation. Maladie de l’identité avant tout, la guérison est longue, mais possible.A voir: cette vidéo du Professeur Marcel Rufo, qui tente de décrypter l'anorexie avec Caroline, une jeune fille souffrant d'anorexie
À lire :
Hilde Bruch, Les yeux et le ventre, Payot, 1994.
Hilde Bruch, Conversations avec des anorexiques, Payot, 2005.
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