vendredi 10 février 2012

Comment développer les capacités de son cerveau?

Le cerveau est divisé en deux hémisphères, reliés par le corps calleux. Comment apprendre à développer sa créativité, comment apprendre à être plus logique et analytique?
Rassurons-nous tout de suite : nous n'avons qu'un seul cerveau bien évidemment ! Mais ce cerveau se compose de deux hémisphères, qui ont des capacités bien spécifiques. Rappelez-vous de cet épisode de la brillante série Docteur House : le patient de House, Scott, est un homme dont les hémisphères gauche et droit du cerveau fonctionnent indépendamment, le laissant avec deux personnalités distinctes et aucun contrôle sur certaines de ses actions. Mais quelles sont les spécificités de l'hémisphère gauche et de l'hémisphère droit ?

Comment le cerveau fonctionne : Hémisphère gauche et hémisphère droit.

Cela peut beaucoup nous aider en développement personnel de savoir si nous fonctionnons de manière préférentielle avec l'hémisphère gauche ou avec l'hémisphère droit, car nous pouvons mieux comprendre nos interlocuteurs et surtout apprendre à développer les capacités latentes de l'hémisphère dont nous nous servons le moins.
Voici une petite liste toute simple des fonctions propres à chaque hémisphère :

Les caractéristiques du "cerveau gauche" :

  • Travail linéaire
  • Logique
  • Langage verbal
  • Mathématiques
  • Analyse
  • Traitement séquentiel.
Un petit truc pour reconnaitre une personne très "cerveau gauche" : elle parle souvent de manière séquentielle, hachée, avec des pauses entre les différents segments de la phrase. Elle va parler par points logiques : petit 1, petit 2, petit 3... et si vous l'interrompez dans son raisonnement, elle recommence au début ! petit 1, petit 2....La personne "cerveau gauche" va avoir plus de mal à comprendre le symbolisme, l'intuition, la créativité.

Les caractéristiques du "cerveau droit" :

  • Intuition
  • Créativité
  • Utilise beaucoup d'images, de symboles
  • Motricité corporelle
  • Discours très émotionnel
  • Synthèse
  • Irrationnel
Un petit truc pour reconnaitre une personne très "cerveau droit" : elle parle de manière "circulaire", sans forcément avoir une logique interne rationnelle dans son discours. Elle a tendance à ne pas finir ses phrases, elle est très intuitive et utilise énormément d'images et de symboles pour illustrer son discours. La personne "cerveau droit" va avoir plus de mal à comprendre la logique rationnelle, les mathématiques, l'analyse. En revanche, elle est très branchée sur l'intuition et sur les éléments moins rationnels.

Comment améliorer mes capacités en travaillant avec mes deux hémisphères ?

Le professeur Lucien Israël, docteur en médecine, a rédigé un ouvrage très intéressant sur ces deux hémisphères du cerveau. Après avoir analysé d'un point de vue scientifique le fonctionnement des deux hémisphères cérébraux, le professeur Israël précise que chez les droitiers, dans l'hémisphère gauche se situent les centres du langage, de l'analyse. Dans le cerveau droit, le siège des émotions, on trouve les connaissances non verbales, les réactions à la beauté, à la laideur, à la bonté, à la méchanceté, les réactions plus immédiates. Ces deux hémisphères communiquent entre eux par le corps calleux.
Il est évident que si nous avons ces deux hémisphères, c'est pour nous en servir... cependant, comme pour de nombreuses autres capacités qui sont à notre service, comme par exemple nos cinq sens, nous avons tendance à n'utiliser qu'une partie de nos fonctions.

Pourquoi développer mon cerveau gauche, mon cerveau droit ?

Imaginez dans une même équipe de travail une personne hyper rationnelle, logique, analytique, face à une autre personne très intuitive, qui ne termine pas ses phrases et qui est tout le temps dans la créativité sans toujours parvenir à mettre en oeuvre ses intuitions... Nous voyons bien les incompréhensions possibles, mais surtout, nous comprenons tout de suite que ces deux-là ont tout intérêt à travailler ensemble car ils se complètent !
Ces différents modes de fonctionnement peuvent très handicapant en communication de groupe, de couple, de famille... nous avons donc tout intérêt à développer l'hémisphère que nous utilisons le moins. Par culture, nos avons tendance en occident à être davantage branché sur notre cerveau gauche. Encore plus en France, pays de l'esprit cartésien !

Dessiner avec son cerveau droit

Il existe une excellente méthode pour développer son cerveau droit par le dessin. La méditation, l'art, la musique nous aident à développer notre hémisphère droit. Les mathématiques, la logique nous aident à développer notre cerveau gauche. Nous avons tout à y gagner, personnellement, en couple ou en équipe de travail : bon travail de développement personnel !
A lire :
Betty Edwards, Dessiner grâce au cerveau droit, Mardaga 2002.
Professeur Lucien Israël,Cerveau droit, cerveau gauche, Plon 2002.
Amusant : un petit test pour voir si vous êtes plutôt "cerveau gauche ou plutôt "cerveau droit" : le test de l'image de la danseuse. Si vous voyez cette danseuse tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, vous êtes plutôt "cerveau droit". Si vous la voyez tourner dans le sens inverse, vous êtes plutôt "cerveau gauche."

mardi 17 janvier 2012

Prendre la parole en public: les astuces qui marchent

Vous devez prononcer un discours ou faire un exposé et le trac vous dévore... Conseils de méthodologie pour bien construire votre speech et devenir un bon orateur
Apprendre à parler en public, cela ne s’improvise pas !
En classe, en groupe, en formation, en famille… les occasions ne manquent pas où vous devez prendre la parole en public. Or on ne devient pas excellent orateur en une nuit : les bons orateurs ont des trucs, que nous pouvons apprendre ensemble pour prendre la parole à bon escient dans un groupe.

La mise en condition : apprendre à vivre avec le trac au lieu de le chasser

L’une des grandes leçons des thérapies nouvelles qui peut nous aider, c’est que plus on chasse le trac, la colère, la jalousie… plus ils reviennent au galop pour s’emparer de nous. En réalité, ils sont en nous, et la Communication Non Violente par exemple va nous apprendre à reconnaitre ce que nous ressentons. Si nous écoutons notre trac, si nous savons déceler ce qui se cache en dessous, quels sont nos véritables besoins, nos véritables peurs, il y a de bonnes chances pour le fait de prendre la parole en public ne nous terrifie plus.

  • Peur de perdre la face ?
  • Peur du regard de l’autre qui me juge ?
  • Peur de paraitre stupide ?
  • Peur de me paralyser ?
  • Peur de ne pas être suffisamment préparé ?
  • Peur de la « page blanche », ou plutôt du « trou noir » ?
  • Peur des questions des autres ?

Qu’est-ce qui se cache derrière mes peurs ? Comment dépasser le trac ?

Nous le voyons bien, ce que nous cachons sous un même mot, le trac, la peur, recouvre en réalité une multitude de peurs différentes, et derrière ces peurs, une multitude de besoins différents. Il est donc important, bien en amont du discours à prononcer, d’apprendre à voir quels sont nos véritables besoins face au regard des autres, et de travailler à les combler avant d’être sous le regard des autres. En somme, le problème, ce n'est pas la peur : ce sont nos besoins à combler, masqués par nos peurs !

La pratique : cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage

N’oubliez pas de vous exercer à prononcer votre discours à l’avance : devant un miroir, devant des amis proches, devant… vos animaux domestiques même, apprenez à bien vous situer face aux « autres imaginaires » avant d’être en situation. N’oubliez pas que votre positionnement, votre langage gestuel et non verbal sont aussi importants que les mots que vous allez prononcer !

Explorer ses émotions avant de prendre la parole en public

Vous pouvez par exemple vous entrainer à prononcer le même discours en le rendant : éloquent, triste, joyeux, colérique, ampoulé, passionné… vous allez ainsi apprendre à explorer votre gamme d’émotions avant d’être devant le public. De plus ce petit exercice vous permet de vous approprier pleinement le sujet : ce qui compte, c'est autant les mots que vous allez prononcer que la manière dont vous allez le dire. Posez-vous aussi cette petite question : qu’est-ce qui peut m’arriver de PIRE pendant ce discours… en général, vous allez être assez surpris et rire à l’avance de vous-même : ce n’est que cela, le pire ?

Utilisez le truc des coachs sportifs pour bien prendre la parole en groupe

Vous y êtes ? C’est le grand jour, c’est aujourd’hui que vous prenez la parole devant le groupe. Vous pouvez apprendre à « poser une ancre » rapidement, c’est une « astuce » de la PNL que nous apprend le coaching et que vous avez sans doute déjà repéré chez les grands sportifs, qui font toujours un petit geste ou qui touchent un objet avant de rentrer en piste. Il ne s’agit pas là de superstition, mais en fait, leur coach les a aidé à associer cet objet ou ce geste à un moment avant la compétition où ils sont en confiance, surs de gagner, où leur estime de soi est forte. A un moment où vous êtes sur de vous, prenez par exemple un objet. Ressentez sa forme, sa texture, voyez sa couleur… utilisez vos cinq sens pour associer cet objet à cet « état interne », ce que vous ressentez à ce moment précis. Associez les ressentis externes aux ressentis internes: confiance, sécurité, estime de soi, chaleur, odeur réconfortante… Les jours avant la prise de parole en public, testez votre ancre : l’objet va être associé à ce ressenti de bien-être et de confiance. Le jour J, prenez cet objet avec vous et servez-vous-en une fois sur place !


Pour apprendre à bien poser une "ancre" :
Bandler et Grinder, Les secrets de la communication, les Editions de l'Homme 2005.

samedi 7 janvier 2012

Bavardage compulsif: comment s'en sortir?

  Équipede travail, famille, formation : le bavardage compulsif peut devenir gênant. Communication interpersonnelle et CNV peuvent améliorer à renouer le dialogue.
Dans un groupe de travail, dans une famille, dans une équipe, au restaurant, à la piscine... nous les connaissons tous, nous en faisons peut-être même partie : qu'est-ce qui se cache derrière une "grande bouche", un bavard compulsif ? Ils obtiennent généralement le contraire de ce qu'ils recherchent et le bavardage compulsif isole souvent les personnes qui le pratiquent inconsciemment pour obtenir l'attention et la reconnaissance de l'autre...

Je parle tout le temps, je parle trop : problèmes relationnels du bavard compulsif

Il y a une différence, une frontière vite franchie entre le joyeux drille qui anime nos soirées, qui a toujours quelque chose à dire, et le bavard qui ne s'arrête jamais de parler, qui raconte, se raconte, et raconte encore... L'un amuse, l'autre fatigue, et pourtant, la soif de reconnaissance du bavard compulsif est immense et génère de grandes souffrances, tant pour lui que pour son entourage. Certains témoignent que le bavardage devient leur unique mode de relation aux autres... le langage non verbal, pourtant si important dans la relation à l'autre, ne parvient pas à combler le vide immense que le bavard compulsif ressent en lui.
La peur du silence : je ne supporte pas le vide en moi
On passe vite avec ces personnes du dialogue au monologue interminable... il s'agit en réalité, et les bavards compulsifs en ont parfois douloureusement conscience, d'une carapace verbale qui leur sert à se protéger de l'autre : le silence est perçu comme oppressant, le silence est interprété comme une absence, comme un rejet de l'autre dans la relation. A la manière d'un enfant qui va se raconter des histoires tout seul pour apaiser ses angoisses, ses pulsions, sa part d'ombre, le bavard compulsif ne parvient pas à gérer son intériorité qui lui parait menaçante. L'hyperactivité est une autre manière de gérer cette "ingérable intériorité" .

Manipulation et crainte de la relation

Ce problème du bavardage compulsif tient aussi à la manière dont le bavard gère sa relation aux autres, et au monde. La peur de l'autre est en effet primordiale chez le bavard compulsif. Pour ces personnes, la meilleure défense étant l'attaque, ils évitent le rejet supposé de l'autre en monopolisant la parole, l'espace. La parole est un instrument de manipulation : le but du bavard, c'est que l'autre reste, c'est de ne pas rester seul avec lui-même. Et il ne laisse pas le choix à l'autre ! Il exerce une emprise verbale sur l'autre, jusqu'à provoquer paradoxalement ce qu'il redoute le plus : le refus, le rejet de son interlocuteur.

Proxémique et intrusion dans la sphère intime

On peut noter chez ces personnes le non respect de ce que l'on nomme la "proxémique" en communication : ces personnes ont tendance à rentrer dans la sphère symbolique qui entoure chacun de nous et qui délimite l'espace d'intimité. Nous ne nous situons pas à la même distance d'un inconnu qui nous demande l'heure dans la rue, d'un ami au restaurant, ou de notre conjoint : le bavard compulsif est également souvent intrusif physiquement en se plaçant à une distance que nous acceptons généralement d'un conjoint, même si nous ne le connaissons pas bien.
Le résultat est simple : si l'interlocuteur du bavard compulsif est conscient de la signification intrusive du placement du bavard, le bavard ne fait pas attention aux signaux non verbaux adressés par son interlocuteur : il risque bien souvent de se faire rejeter verbalement tout simplement parce qu'il n'a pas correctement interprété les gestes de son interlocuteur qui lui disaient pourtant non verbalement : "stop, maintenant, tais-toi" !

Une demande de reconnaissance

Mais face à celui qui parle trop, nous pouvons nous demander ce qu'il veut vraiment : la quête qui se cache derrière ce flot incessant de paroles, ces monologues à n'en plus finir, c'est une quête de reconnaissance. En développement personnel, il est possible que le bavard compulsif finisse par comprendre ce mécanisme de défense qu'il a mis en oeuvre et qui est à terme un handicap à la relation et à la communication.

Conseils thérapeutiques pour en finir avec le bavardage compulsif

Le travail passe donc par l'estime de soi... Ces quelques questions peuvent aider le bavard compulsif :
  • Qui suis-je en silence face à l'autre ?
  • Dans quelles circonstances je commence à "monologuer "?
  • Qu'est-ce que je ressens quand je commence à monologuer ? De la peur ? De l'angoisse ? De la tristesse ? De la colère ? ... Ce sont ces émotions qui sont à travailler, le bavardage compulsif n'est qu'un symptôme.
  • Essayer de remplacer le discours verbal par une autre forme de communication : dessins, psychodrame, expression corporelle... ces autres modes de communication sont très instructifs pour le bavard compulsif.
Les principes de la CNV - Communication non violente au secours du bavard
La communication non violente est une technique qui peut être très utile pour différencier nos sentiments de nos interprétations et de nos jugements. Le bavard compulsif peut ainsi apprendre à découvrir et à exprimer ses besoins profonds, ses aspirations, ses motivations réelles, ce qui se cache derrière ce flot de paroles. En général, le bavardage compulsif est frustrant de part et d'autre car l'écoutant est frustré de ne pas être entendu, de ne pas pouvoir intervenir dans le dialogue, et le bavard n'otbient pas ce qu'il recherche. En apprenant avec la CNV par exemple à reconnaitre ses besoins réels, le bavard peut apprendre à présenter ses demandes de façon positive, concrète et réalisable.
A lire :
Thomas d'Asembourg, Qui -fuis-je ? Où cours-tu ? A quoi servons-nous ? Vers l'intériorité citoyenne. Editions de l'Homme, 2008.
on interpersonnelle et CNV peuvent améliorer à renouer le dialogue.
Dans un groupe de travail, dans une famille, dans une équipe, au restaurant, à la piscine... nous les connaissons tous, nous en faisons peut-être même partie : qu'est-ce qui se cache derrière une "grande bouche", un bavard compulsif ? Ils obtiennent généralement le contraire de ce qu'ils recherchent et le bavardage compulsif isole souvent les personnes qui le pratiquent inconsciemment pour obtenir l'attention et la reconnaissance de l'autre...

Je parle tout le temps, je parle trop : problèmes relationnels du bavard compulsif

Il y a une différence, une frontière vite franchie entre le joyeux drille qui anime nos soirées, qui a toujours quelque chose à dire, et le bavard qui ne s'arrête jamais de parler, qui raconte, se raconte, et raconte encore... L'un amuse, l'autre fatigue, et pourtant, la soif de reconnaissance du bavard compulsif est immense et génère de grandes souffrances, tant pour lui que pour son entourage. Certains témoignent que le bavardage devient leur unique mode de relation aux autres... le langage non verbal, pourtant si important dans la relation à l'autre, ne parvient pas à combler le vide immense que le bavard compulsif ressent en lui.
La peur du silence : je ne supporte pas le vide en moi
On passe vite avec ces personnes du dialogue au monologue interminable... il s'agit en réalité, et les bavards compulsifs en ont parfois douloureusement conscience, d'une carapace verbale qui leur sert à se protéger de l'autre : le silence est perçu comme oppressant, le silence est interprété comme une absence, comme un rejet de l'autre dans la relation. A la manière d'un enfant qui va se raconter des histoires tout seul pour apaiser ses angoisses, ses pulsions, sa part d'ombre, le bavard compulsif ne parvient pas à gérer son intériorité qui lui parait menaçante. L'hyperactivité est une autre manière de gérer cette "ingérable intériorité" .

Manipulation et crainte de la relation

Ce problème du bavardage compulsif tient aussi à la manière dont le bavard gère sa relation aux autres, et au monde. La peur de l'autre est en effet primordiale chez le bavard compulsif. Pour ces personnes, la meilleure défense étant l'attaque, ils évitent le rejet supposé de l'autre en monopolisant la parole, l'espace. La parole est un instrument de manipulation : le but du bavard, c'est que l'autre reste, c'est de ne pas rester seul avec lui-même. Et il ne laisse pas le choix à l'autre ! Il exerce une emprise verbale sur l'autre, jusqu'à provoquer paradoxalement ce qu'il redoute le plus : le refus, le rejet de son interlocuteur.

Proxémique et intrusion dans la sphère intime

On peut noter chez ces personnes le non respect de ce que l'on nomme la "proxémique" en communication : ces personnes ont tendance à rentrer dans la sphère symbolique qui entoure chacun de nous et qui délimite l'espace d'intimité. Nous ne nous situons pas à la même distance d'un inconnu qui nous demande l'heure dans la rue, d'un ami au restaurant, ou de notre conjoint : le bavard compulsif est également souvent intrusif physiquement en se plaçant à une distance que nous acceptons généralement d'un conjoint, même si nous ne le connaissons pas bien.
Le résultat est simple : si l'interlocuteur du bavard compulsif est conscient de la signification intrusive du placement du bavard, le bavard ne fait pas attention aux signaux non verbaux adressés par son interlocuteur : il risque bien souvent de se faire rejeter verbalement tout simplement parce qu'il n'a pas correctement interprété les gestes de son interlocuteur qui lui disaient pourtant non verbalement : "stop, maintenant, tais-toi" !

Une demande de reconnaissance

Mais face à celui qui parle trop, nous pouvons nous demander ce qu'il veut vraiment : la quête qui se cache derrière ce flot incessant de paroles, ces monologues à n'en plus finir, c'est une quête de reconnaissance. En développement personnel, il est possible que le bavard compulsif finisse par comprendre ce mécanisme de défense qu'il a mis en oeuvre et qui est à terme un handicap à la relation et à la communication.

Conseils thérapeutiques pour en finir avec le bavardage compulsif

Le travail passe donc par l'estime de soi... Ces quelques questions peuvent aider le bavard compulsif :
  • Qui suis-je en silence face à l'autre ?
  • Dans quelles circonstances je commence à "monologuer "?
  • Qu'est-ce que je ressens quand je commence à monologuer ? De la peur ? De l'angoisse ? De la tristesse ? De la colère ? ... Ce sont ces émotions qui sont à travailler, le bavardage compulsif n'est qu'un symptôme.
  • Essayer de remplacer le discours verbal par une autre forme de communication : dessins, psychodrame, expression corporelle... ces autres modes de communication sont très instructifs pour le bavard compulsif.
Les principes de la CNV - Communication non violente au secours du bavard
La communication non violente est une technique qui peut être très utile pour différencier nos sentiments de nos interprétations et de nos jugements. Le bavard compulsif peut ainsi apprendre à découvrir et à exprimer ses besoins profonds, ses aspirations, ses motivations réelles, ce qui se cache derrière ce flot de paroles. En général, le bavardage compulsif est frustrant de part et d'autre car l'écoutant est frustré de ne pas être entendu, de ne pas pouvoir intervenir dans le dialogue, et le bavard n'otbient pas ce qu'il recherche. En apprenant avec la CNV par exemple à reconnaitre ses besoins réels, le bavard peut apprendre à présenter ses demandes de façon positive, concrète et réalisable.
A lire :
Thomas d'Asembourg, Qui -fuis-je ? Où cours-tu ? A quoi servons-nous ? Vers l'intériorité citoyenne. Editions de l'Homme, 2008.

lundi 26 décembre 2011

Clés pour mieux communiquer: astuces de pro pour améliorer sa communication au quotidien

Découvrez comment vos cinq sens vous aident à être en phase avec votre environnement, repérez les opinions différentes des autres et adaptez vous pour plus d'efficacité
Le petit enfant qui arrive dans le monde est une créature miraculeuse...dotée de cinq sens extraordinaires, le petit est prêt à découvrir le monde entier ! De plus, sa capacité à tisser des liens émotionnels avec les autres renforce ses capacités.
Seulement voila...nous avons tendance à n'utiliser de manière préférentielle que l'un ou l'autre de nos cinq sens et à perdre une grande partie de notre potentiel de communication. Apprenons à retrouver les possibilités qui dorment en nous, sans oublier que ce qui ne sert pas s'atrophie !

La perception idéale selon Léonard de Vinci

Léonard de Vinci résume bien cette atrophie de nos capacités sensorielles et de nos perceptions : il disait que l'homme "regarde sans voir, écoute sans entendre, touche sans sentir, mange sans gouter, se déplace sans le ressentir, respire sans avoir conscience des odeurs ou des parfums et parle sans réfléchir."... nous avons de quoi nous améliorer. En réalité, sur la totalité de notre potentiel de communication et de perception, nous n'utilisons qu'une infime partie.

Filtres sur la réalité : notre perception est limitée

Nous nous spécialisons sur un sens, un mode de perception : certains seront plus visuels, et parleront en terme d'évidence, de clair, diront "je vois bien ce que tu veux dire". D'autres seront plus auditifs, sensibles aux bruits et aux harmonies, disant "j'entends bien ce que tu veux me dire". D'autres encore seront plus sensibles au toucher, que l'on nomme aussi le sens kinesthésique : ils seront sensibles à l'atmosphère, au ressenti.
Comprenons bien qu'en équipe, ou pour pratiquer un bon leadership, ces filtres de la perception sont un obstacle à la saine communication : un visuel risque de passer à côté de ce qui est important pour un auditif, et réciproquement. Ces filtres sur la réalité sont un obstacle réel à une saine communication, comme l'ont bien compris par exemple les concepteurs du marketing sensoriel qui savent jouer à fond sur la puissance de nos cinq sens pour faire appel à chacun d'entre nous, quel que soit son filtre sensoriel préférentiel.

Le VAKOG : un système pour mieux se comprendre et pour améliorer sa communication avec les autres

  • V pour visuel
  • A pour auditif
  • K pour kinesthésique
  • O pour olfactif
  • G pour gustatif
Bien entendu, nous pouvons repérer ces "filtres" du VAKOG sur nous-même et sur les autres, ce qui peut nous donner de grands avantages dans la communication : en effet nous pouvons adopter le langage d'un visuel en lui parlant d'images, d'un auditif en lui parlant de sons, de voix, d'un kinesthésique en comprenant ce qui est le sens le plus important pour lui, le ressenti : succès de la communication garanti !

Stratégies du génie ! les observations de Robert Dilts

Robert Dilts est l'un des principaux chercheurs dans le domaine de l'application de la PNL à la communication et de ses applications aux domaines de la communication, de la thérapie, de l’éducation, du management et du leadership en entreprise. Il a publié une série d'ouvrages très intéressants, qui note que les génies dans différents domaines de la création. (Disney, Mozart, Vinci, Aristote...).
Robert Dilts nous propose des exercices tout simples pour retrouver l'usage des sens que nous utilisons moins (par exemple, un auditif sera appelé à développer son côté visuel). Selon Dilts, tous les génies savent utiliser en même temps leurs différents canaux sensoriels pour une communication optimale. Il s'agit de réveiller des capacités latentes en nous, ce qui est tout à fait possible et surtout redoutablement efficace.

La modélisation de l'excellence : pour améliorer au mieux ses capacités de communication et de leadership

La modélisation des comportements est l'un des éléments clés de la PNL. Elle permet de cartographier les processus qui sont efficaces, qui conduisent au bien-être ou au succès, puis de les reproduire en tout ou partie, en fonction des objectifs personnels de chacun. Face à une autre personne qui réussit quelque chose mieux que nous, nous pouvons soit nous contenter d'éprouver de l'envie, soit tenter de comprendre comment il y parvient, grâce à la modélisation de son comportement. Ces techniques très simples donnent à chacun la capacité de trouver les ressorts de l'excellence et de l'efficacité.
A lire :
Robert Dilts, Stratégies du Génie, Mozart et Disney, DDB (différents volumes consacrés aux différents génies : Vinci, Mozart, Disney, Sherlock Holems... des ouvrages très intéressants et faciles à lire et à mettre en pratique.)

vendredi 16 décembre 2011

Asperger : quelques clés pour mieux comprendre ce syndrome

Trouble envahissant du développement, on l'appelle aussi « autisme de haut niveau ». Présentation de ce « TED » que le film « Rain man » a fait connaître au grand public.
246 cure-dents. L'une des premières fois où le syndrome d'Asperger a été présenté au grand public, c'est sans doute par l'intermédiaire de Raymond, personnage interprété par Dustin Hoffman dans le film Rain man. Celui-ci avait calculé, à une vitesse prodigieuse, le nombre de cure-dents que Charlie Babbit, joué par Tom Cruise, avait renversés au restaurant...
Mais loin de cette vision cinématographique, le syndrome d'Asperger est un trouble envahissant du développement (TED) reconnu et classifié par le DSM IV, la « bible » des critères de diagnostics internationaux des troubles psychiques.

Qu'est-ce que le syndrome d'Asperger ?

C'est en 1944 que le psychiatre autrichien Hans Asperger a établi, pour la première fois, les troubles bien précis qu'il a regroupés sous le syndrome qui a pris son nom et qualifié d'« autisme de haut niveau ». La personne atteinte du syndrome d'Asperger souffre de difficultés de communication et dans les rapports sociaux. Elle a souvent un comportement répétitif, des intérêts et des activités spécifiques.

A quoi reconnaît-on un syndrome d'Asperger ?

  • perfectionnisme
  • sensibilité aux détails
  • grand respect des règles
  • pensée analytique, autre forme d'intelligence, logique indéniable
  • mémoire extraordinaire
  • objectivité et honnêté
  • résistance au changement
  • grandes difficultés à faire un choix
  • détachement des affects et des émotions
  • isolement social et affectif, difficultés d'adaptation sociales
Telles sont les grandes caractéristiques du syndrome d'Asperger.

Asperger : inadéquation avec le monde extérieur et isolement affectif

Comme pour chacun d'entre nous, le corps, le cerveau, les cinq sens de la personne « Asperger » reçoivent des informations mais il y a ensuite un problème d'interprétation, par le cerveau, de ces informations : la personne décode mal la vie, l'environnement, les relations sociales, en général.
Elle souffre généralement d'une hypersensibilité sensorielle et se trouve littéralement démunie et submergée devant les informations que lui donnent ses sens, car le cerveau ne parvient pas à les interpréter.

Asperger et le langage imagé ou non verbal

La personne « Asperger » a également une communication non verbale très limitée et montre peu ou pas d'expressions gestuelles ou faciales. Elle n'utilise pas de façon adéquate les informations que son cerveau a reçues. Elle a beaucoup de mal à comprendre les subtilités du langage, comme l'humour et l'ironie, ou le langage imagé. Ne lui dites jamais, par exemple : « Tu donnes ta langue au chat ? » Le langage poétique, imagé et le monde des romans lui sont incompréhensibles. En revanche, les chiffres constituent son domaine de prédilection car il n'y a pas d'affect. Sa mémoire est, dans ce domaine, impressionnante.

Les problèmes d'intégration sociale

Nous comprenons bien que la personne « Asperger », au vu de ces quelques éléments, souffre d'une altération des interactions sociales, à cause de ses difficultés de décodage du monde extérieur. Elle a également du mal à comprendre les règles sociales et se retrouve souvent isolée. Elle a beaucoup de mal à nouer des contacts, à se faire des amis.
La résistance au changement et à la nouveauté

La résistance au changement est l'un des symptômes que l'on retrouve très fréquemment chez la personne « Asperger ». En raison de ses difficultés à interpréter les signes et le langage non verbal de son environnement, elle attache beaucoup d'importance à la routine, aux habitudes. Comme elle a beaucoup de mal à s'adapter à toute nouveauté en raison des difficultés d'interprétation déjà évoquées, elle est sujette à l'angoisse et peut adopter des comportements obsessionnels pour ritualiser les conduites routinières qui la rassurent.

Comment repérer les premiers signes d'autisme ou d'Asperger chez un enfant

Il y a certains signes que l'on peut repérer chez un enfant avant trois ans et qui peuvent aider à suspecter un TED, autisme ou Asperger :
  • l'enfant fait peu de tentatives pour communiquer, peu de mimiques, peu de gestes, peu de sons
  • l'enfant ne réagit pas aux bruits, à la voix : il semble sourd
  • l'enfant ne suit pas des yeux, on a du mal à croiser son regard
  • l'enfant n'adapte pas sa posture quand on le prend dans les bras
  • l'enfant semble indifférent aux personnes et au monde extérieur
  • l'enfant ne sourit pas
  • l'enfant présente des troubles importants du sommeil et de l'alimentation

Repérer l'« Asperger », méthodes, traitements, espoirs

En général, on observe que le début des troubles se situe avant l'âge de trois ans. Chez certains enfants, les indices d'un TED peuvent être repérés dès la naissance ou au cours de la première année. Parfois, les premiers signes n'apparaissent que pendant la deuxième ou la troisième année. Notons aussi que ce syndrome affecte beaucoup plus les garçons que les filles, pour des raisons encore inconnues.
Parmi les méthodes qui offrent beaucoup d'espoir, notons la méthode ABA, (Applied behavior analysis), ou analyse appliquée du comportement, qui propose des outils pour aider l'enfant à adapter son comportement.
Citons également la méthode du PECS : c'est un système visuel qui a pour but d'apprendre aux enfants souffrant de troubles de la communication à s'exprimer ou à faire des demandes. Ce système peut aider les enfants découragés, car ne parvenant pas à utiliser le langage verbal, à renouer la communication.

Quelques personnes « Asperger » célèbres

Dans le monde « réel », nous pouvons trouver de nombreuses personnes atteintes du syndrome d'Asperger. Citons, par exemple : Albert Einstein, Bartok, Glenn Gould, Michel-Ange, George Lucas (Star Wars), Ludwig Wittgenstein (philosophe), Bill Gates...
Dans le monde « fictif », citons : Lisbeth Salander de Millenium, Dr. Virgina Dixon dans la saison 5 de Grey's Anatomy, le professeur Tournesol dans Tintin... Le Dr. James Wilson, dans la série Dr. House, évoque l'hypothèse que House lui-même soit atteint d'Asperger...
Pour en savoir plus :
Sur le syndrome d'Asperger et ses traitements : Aspergeraide.comVivre avec le syndrome d'Asperger, un handicap invisible au quotidien, deLiane Holliday, éditions De Boeck Université, 2008.
PECS, picture exchange communication system, par Pyramid educational consultants Inc., janvier 2002.

samedi 10 décembre 2011

Enfant adulte d'alcoolique: comment vivre après un parent alcoolique ?

L'alcoolisme est une réalité dans notre société. Parents, collègues, amis... ne se rendent pas compte que ceux qui vivent autour d'eux en subissent aussi les conséquence
Il n'est pas si rare de rencontrer quelqu'un qui a eu un problème d'alcool ou qui appartient à une famille où l'alcool était un sérieux problème. Souvent l'alcoolisme se manifeste, dans les cas les plus graves, par des actes de violence sur les membres de la famille.
Au fur et à mesure que l'expérience clinique approfondit nos connaissances et que les groupes de thérapie comme les Alcooliques Anonymes se développent sur le territoire, nous remarquons quand-même que toute l'attention est centré sur l'alcoolisme, l'abus d'alcool et les alcooliques.
Et les enfant qui ont grandi dans une famille, où un parent (parfois les deux) était un alcoolique ?

L'alcool : une maladie

"Je n'ai pas la force, c'est la dernière fois". Combien de fois ceux qui sont proches d'un alcoolique ont eu à entendre ces mots ! Et de l'autre côté, la famille et les amis qui commentent "Il n'est pas fort, il n'a pas assez de volonté". Ce regard sur l'alcool comme un vice parmi d'autre et sur l'alcoolique comme une simple personne qui a un vice n'a pas permis d'avancer davantage sur les dégâts réels que subissent les enfants d'alcoolique.
Les spécialistes ont aujourd'hui fort à faire pour diffuser une nouvelle "culture" : l'alcoolisme est bien une maladie, ce n'est pas seulement une addiction comme par exemple la cigarette. Avant, il fallait participer à une séance de thérapie, rencontrer un médecin spécialiste ou contacter les Alcooliques Anonymes pour ouvrir les yeux et prendre conscience de cette maladie.
C'est bien le but du film Le dernier pour la route (2009), dans lequel le protagoniste (François Cluzet), patron d'une agence de presse et alcoolique décide d'en finir avec sa dépendance et se retire dans une clinique spécialisée dans le sevrage. Même si ce film est basique, il a l'avantage de faire connaitre cette problématique.
Aux Etats Unis, les chercheurs qui s'occupent du traitement de l'alcoolisme et de sa famille, affirment sans difficulté que les enfants qui ont grandi dans une famille dysfonctionnelle sont plus fragiles que les autres. Les parents sont un modèle, que nous le suivions ou que nous le refusions sous forme de rébellion.
La psychologie de l'enfant se forme dans cette relation à la mère et au père, toute blessure et toute déception vont donner des fragilités psychologiques, plus ou moins importantes. Or les recherches montrent que les enfant d'alcooliques ont dans l'ensemble une perte d'estime de soi et éprouvent des difficulté à résoudre leurs problèmes de façon autonome et individuelle selon l'évolution d'un adulte équilibré.

Un guide en 13 points

Janet G. Woititz, conseillère en relations humains et spécialiste de l'alcoolisme, a dédié plusieurs ouvrage à ce sujet. Selon son expérience, ces enfants se retrouvent fréquemment dans des types personnalités qui ont certaines caractéristiques, que l'on peut résumer en 13 points :
  1. déni
  2. culte de la protection du buveur
  3. gêne, éloignement des occasions de boire
  4. volte-face dans les relations pour dominer, prise de contrôle, égocentrisme
  5. culpabilité
  6. obsession, inquiétude continuelle
  7. crainte
  8. mensonge
  9. faux espoir, désappointement, euphorie
  10. confusion
  11. problèmes sexuels
  12. colère
  13. léthargie, désespoir, apitoiement sur soi, remords, désespoir

Les experts en alcoolisme sont d'accord

Le plus difficile est de sortir du cercle de silence et de la honte qui se forme autour du buveur dans la famille. Beaucoup d'efforts sont fait pour une diffusion culturelle de ce qu'est l'alcoolisme et pour faire mieux connaitre ses effets nocifs sur la santé du buveur et sur le psychisme de son entourage.
En conclusion, quatre affirmations à propos desquelles tous les experts en ce domaine sont d'accord :
  • l'alcoolisme est une maladie
  • c'est un problème de famille et pas seulement le problème du buveur
  • les enfants d'alcooliques courent le risque de devenir, plus facilement que d'autres enfants, alcooliques.
  • les enfants d'alcooliques sont portés à se marier avec des alcooliques.

Conseils pour le rétablissement

Il est évident que le fait d'être des enfants-adultes d'alcooliques n'est pas une maladie, même s'il est possible qu'aujourd'hui encore, vous en portiez des conséquences. Pourtant, prendre conscience de sa propre histoire peut aider à expliquer l'origine de certains problèmes et peut donner une nouvelle possibilité d'apprendre une autre façon de vivre.
Ce parcours peut passer par le choix d'un bon thérapeute, tout en sachant que nous tous sommes d'une façon ou d'une autre en rétablissement puisque très peu d'entre nous ont bénéficié d'une enfance idéale.
A lire :
Janet G. Woititz, Enfants-Adultes d'Alcooliques, Science et Culture, 2002.
Hervé Chabalier, Le dernier pour la route, Pocket, 2005 et le FILM du même titre.
Philippe, Pour en finir avec l'alcoolisme, La Découverte, 2006.
A voir :
Le dernier pour la route, film avec François Cluzet

lundi 28 novembre 2011

Apprendre à définir ses objectifs : une méthode simple de coaching perso

 
 
Une définition d'objectif suivant le modèle SMART, c'est l'assurance de parvenir là où vous voulez aller. Une méthode très efficace pour obtenir ce que vous voulez.
La première étape pour avancer c'est... de savoir où vous désirez aller ! Souvenez-vous de la question absurde que pose Alice au Pays des Merveilles au fameux Chat du Cheshire : "Voudriez-vous me dire, s'il vous plait, quel chemin je dois prendre pour m'en aller d'ici ?" "Cela dépend largement de là où vous voulez aller," répond l'animal impertinent en souriant malicieusement. "Peu m'importe", dit Alice. "Alors le chemin que vous allez prendre n'a pas d'importance", lui répond le chat du Cheshire.

De l'art de tourner en rond : comment aller nulle part

Si la conversation d'Alice et du chat peut sembler absurde, si nous regardons honnêtement nos stratégies, la manière dont nous vivons notre vie, reconnaissons que bien souvent, nous avançons au petit bonheur la chance, sans avoir pris le temps de définir clairement nos objectifs. Bien souvent, notre seule motivation pour avancer est, comme celle d'Alice, de "nous en sortir", de sortir d'une situation, pour aller vers un hypothétique ailleurs... mais ne risquons-nous pas de perdre du temps, de tourner en rond, de vivre au pays des merveilles et de l'absurde, de rêver notre vie au lieu de vivre nos rêves ?

Rêver sa vie ou vivre ses rêves : Vicky, Christina, Barcelona
Pour aller de l'avant, pour atteindre nos objectifs, il faut une idée très précise de là où nous voulons aller. Dans l'un des derniers films de Woody Allen, Vicky, Christina, Barcelona, Christina, magnifiquement interprétée par Scarlett Johansson, "sait très bien ce qu'elle ne veut pas", nous affirme le narrateur du film. Et de fait, à chaque fois qu'elle goûte à un bonheur possible, qu'elle touche ses rêves, elle hésite, elle sabote, elle ne sait pas...

Un remède à l'insatisfaction chronique

Et le personnage hystérique et passionné joué par Pélénope Cruz, Maria Elena, va lui répondre quand Christina sabote encore une fois sa vie en abandonnant ses rêves, en sabotant le bonheur qui est devant elle mais qu'elle ne sait pas reconnaitre parce qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut (mais ce qu'elle ne veut pas, subtile connaissance de la psyché humaine de Woody Allen !!!) : "Tu es une insatisfaite chronique" ! Car savoir ce que l'on ne veut pas, c'est la meilleure manière pour rêver sa vie. En revanche, savoir ce que l'on veut, c'est la voie royale pour vivre ses rêves !

Bien formuler ses objectifs avec la PNL : la méthode SMART

L'insatisfaction chronique, nous venons de le voir, c'est un mode de vie dont on peut sortir en définissant ses objectifs, et sachant ce que nous voulons vraiment. Cette méthode a été depuis longtemps adoptée en entreprise et nous pouvons nous en servir individuellement, au travail, en famille, pour aider un ado, pour un changement d'orientation professionnelle... petits objectifs, grands objectifs de vie, la définition d'objectif SMART est là pour nous. En suivant la procédure SMART, il est possible de bien définir ses motivations, ses ressources, ses peurs, pour définir et atteindre ses objectifs.

SMART : un objectif Spécifique, Mesurable, Approprié, Réaliste et Temporellement défini

  • Un objectif Spécifique : l'objectif doit être formulé de manière positive, nous l'avons bien compris avec l'exemple de Christina. Il ne doit pas être formulé en commençant par "je ne veux plus", ou "je ne veux pas", mais "JE VEUX". Si vous vous dites par exemple "je ne veux plus occuper ce poste", demandez-vous plutôt pour définir votre objectif "quel poste je souhaite occuper à la place".
  • Un objectif Mesurable : Je veux perdre du poids, voila un objectif que l'on ne peut jamais atteindre... après tout, en perdant 500 g, on a perdu du poids, mais est-ce là l'objectif ? De plus il est connoté négativement par le mot "perdre". Il faut mieux dire par exemple : "Je veux peser 60 kilos et m'y stabiliser"...De même "je veux gagner plus d'argent" n'est pas mesurable. "Je veux obtenir une augmentation de tel montant", oui.
  • Un objectif Approprié : L'objectif doit correspondre à ce que vous êtes. Et non par exemple à un projet parental qui ne vous convient pas. De plus, il ne doit dépendre que de vous.
  • Un objectif Réaliste : un objectif irréaliste, inatteignable, est la meilleure manière de démobiliser vos forces (et éventuellement vous renforcer dans les croyances négatives sur vous-même, par exemple : "je suis nul", "je suis un raté"... L'objectif doit certes vous aider à dépasser vos limites, mais ne pas être décourageant.
  • Un objectif Temporellement défini : Un objectif qui n'est pas défini temporellement devient de facto inatteignable. Six mois, un an, vous devez pouvoir vous visualiser en train d'atteindre cet objectif. Eventuellement, vous pouvez pratique le "chunking", c'est à dire diviser l'objectif en plusieurs sous-objectifs à atteindre en chemin, ce qui est très motivant et valorisant.
Un voyage de mille pas commence par un pas...
A lire :
Richard Bandler, Les secrets de la communication, les techniques de la PNL, Editions de l'Homme 2005.
Lewis Caroll, Alice au Pays des Merveilles, Poche 2002.
A voir ou à revoir :
Woody Allen, Vicky, Christina, Barcelona.
Alice au pays des merveilles, la rencontre d'Alice et du chat du Cheshire
La méthode SMART pour définir ses objectifs et se préparer à un entretien

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