L'alcoolisme est une réalité dans notre société. Parents, collègues,
amis... ne se rendent pas compte que ceux qui vivent autour d'eux en
subissent aussi les conséquence
Il n'est pas si rare de rencontrer quelqu'un qui a eu un problème
d'alcool ou qui appartient à une famille où l'alcool était un sérieux
problème. Souvent l'alcoolisme se manifeste, dans les cas les plus
graves, par des actes de violence sur les membres de la famille.
Au fur et à mesure que l'expérience clinique approfondit nos
connaissances et que les groupes de thérapie comme les Alcooliques
Anonymes se développent sur le territoire, nous remarquons quand-même
que toute l'attention est centré sur l'alcoolisme, l'abus d'alcool et
les alcooliques.
Et les enfant qui ont grandi dans une famille, où un parent (parfois les deux) était un alcoolique ?
L'alcool : une maladie
"Je n'ai pas la force, c'est la dernière fois". Combien de fois ceux
qui sont proches d'un alcoolique ont eu à entendre ces mots ! Et de
l'autre côté, la famille et les amis qui commentent "Il n'est pas fort,
il n'a pas assez de volonté". Ce regard sur l'alcool comme un vice parmi
d'autre et sur l'alcoolique comme une simple personne qui a un vice n'a
pas permis d'avancer davantage sur les dégâts réels que subissent les
enfants d'alcoolique.
Les spécialistes ont aujourd'hui fort à faire pour diffuser une
nouvelle "culture" : l'alcoolisme est bien une maladie, ce n'est pas
seulement une addiction comme par exemple la cigarette. Avant, il
fallait participer à une séance de thérapie, rencontrer un médecin
spécialiste ou contacter les Alcooliques Anonymes pour ouvrir les yeux
et prendre conscience de cette maladie.
C'est bien le but du film
Le dernier pour la route (2009),
dans lequel le protagoniste (François Cluzet), patron d'une agence de
presse et alcoolique décide d'en finir avec sa dépendance et se retire
dans une clinique spécialisée dans le sevrage. Même si ce film est
basique, il a l'avantage de faire connaitre cette problématique.
Aux Etats Unis, les chercheurs qui s'occupent du
traitement de l'alcoolisme et de sa famille,
affirment sans difficulté que les enfants qui ont grandi dans une
famille dysfonctionnelle sont plus fragiles que les autres. Les parents
sont un modèle, que nous le suivions ou que nous le refusions sous forme
de rébellion.
La psychologie de l'enfant se forme dans cette relation à la mère et
au père, toute blessure et toute déception vont donner des fragilités
psychologiques, plus ou moins importantes. Or les recherches montrent
que les enfant d'alcooliques ont dans l'ensemble une perte d'estime de
soi et éprouvent des difficulté à résoudre leurs problèmes de façon
autonome et individuelle selon l'évolution d'un adulte équilibré.
Un guide en 13 points
Janet G. Woititz, conseillère en relations humains et spécialiste de
l'alcoolisme, a dédié plusieurs ouvrage à ce sujet. Selon son
expérience, ces enfants se retrouvent fréquemment dans des types
personnalités qui ont certaines caractéristiques, que l'on peut résumer
en 13 points :
- déni
- culte de la protection du buveur
- gêne, éloignement des occasions de boire
- volte-face dans les relations pour dominer, prise de contrôle, égocentrisme
- culpabilité
- obsession, inquiétude continuelle
- crainte
- mensonge
- faux espoir, désappointement, euphorie
- confusion
- problèmes sexuels
- colère
- léthargie, désespoir, apitoiement sur soi, remords, désespoir
Les experts en alcoolisme sont d'accord
Le plus difficile est de sortir du cercle de silence et de la honte
qui se forme autour du buveur dans la famille. Beaucoup d'efforts sont
fait pour une diffusion culturelle de ce qu'est l'alcoolisme et pour
faire mieux connaitre ses effets nocifs sur la santé du buveur et sur le
psychisme de son entourage.
En conclusion, quatre affirmations à propos desquelles tous les experts en ce domaine sont d'accord :
- l'alcoolisme est une maladie
- c'est un problème de famille et pas seulement le problème du buveur
- les enfants d'alcooliques courent le risque de devenir, plus facilement que d'autres enfants, alcooliques.
- les enfants d'alcooliques sont portés à se marier avec des alcooliques.
Conseils pour le rétablissement
Il est évident que le fait d'être des enfants-adultes d'alcooliques
n'est pas une maladie, même s'il est possible qu'aujourd'hui encore,
vous en portiez des conséquences. Pourtant, prendre conscience de sa
propre histoire peut aider à expliquer l'origine de certains problèmes
et peut donner une nouvelle possibilité d'apprendre une autre façon de
vivre.
Ce parcours peut passer par le choix d'un bon thérapeute, tout en
sachant que nous tous sommes d'une façon ou d'une autre en
rétablissement puisque très peu d'entre nous ont bénéficié d'une enfance
idéale.
A lire :
Janet G. Woititz, Enfants-Adultes d'Alcooliques, Science et Culture, 2002.
Hervé Chabalier, Le dernier pour la route, Pocket, 2005 et le FILM du même titre.
Philippe, Pour en finir avec l'alcoolisme, La Découverte, 2006.
A voir :
Le dernier pour la route, film avec François Cluzet
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